​Poli Wilhelm 

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Ce projet débute par une collection de timbres postaux numérisés et classés par couleur. Ensuite, des images abstraites naissent d’agrandissements circulaires que j’extrais de chaque timbre numérisé. Ces cercles colorés dévoilent des micro-univers particuliers, séduisants tant par les variations de leurs couleurs que par la sensibilité des dessins, éléments qui se voient magnifiés lors de l’agrandissement de l’image. C’est comme les regarder à la loupe, fixer le regard sur un instant minuscule, où il se porte sur ce à quoi on ne prête pas d’habitude l’attention, le forcer à prendre distance de ce qui semble évident. J’ai passé un temps fou à travailler chaque image, chaque cercle. Minutieusement, ils ont été placés formant une espèce de grille colorée. Il ne s’agit pas d’une accumulation de formes, mais plutôt d’une collection. J’ai défait ma collection de timbres et j’en ai fait une nouvelle, délirante. Elle n’est pas fonctionnelle ni échangeable, elle est éphémère et capricieuse. Ces empreintes colorées formant un parcours visuel évoquent une forme d’archive de souvenirs : chaque fragment est particulier et unique, mais ne se distingue des autres que par l’instant précis où on le regarde.

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Énumérer pour récapituler et pour redire ce dont on craint la perte, donner des repères à la vastitude de l’histoire en même temps que la forme à l’oubli. Cet oubli est conséquence du vécu familiale, avec plus ou moins de bouts manquants, tout dépendamment de leur sort.